
Les cinémixes de Radiomentale (Radiomentale’s cinemixes)
décembre 12, 2008Le catalogue de nos films et de nos performances, films muets, films musicaux et films parlant.
FILMS MUSICAUX & EXPÉRIMENTAUX
KOYAANISQATSI (La vie en déséquilibre), 1983, 1h20 (Démo disponible). Film de Godfrey Reggio.
A mi-chemin entre le documentaire et l’art visuel, Koyaanisqatsi est un point marquant de l’histoire cinématographique des vingt dernières années et a particulièrement influencé toute la nouvelle génération de VJs et d’artistes visuels de la scène électronique. Souvent imité, jamais égalé, ce premier volet de la trilogie réalisée par Godfrey Reggio (Koyaanisqatsi, Powaqatsi, Naqoyqatsi), produit par Francis Ford Coppola, est incontestablement le plus réussi et le plus marquant de la série. Film sans dialogues, décrivant un monde, une planète, entre nature, artifices, technologie et urbanisme, ce long-métrage d’une beauté visuelle à couper le souffle, se veut une forme d’interrogation profondément humaniste sur l’évolution de notre civilisation.
Porté à l’origine par la musique de Phlipp Glass, il est ici mis en musique par le duo de DJs RadioMentale qui apportent un nouveau souffle électronique et une nouvelle énergie techno à ce classique d’un cinéma visuel et voyageur, grâce à des titres de Monolake, Trentemøller, Danton Eeprom, Egoexpress, MyMy, Brian Eno, Squarepusher, Chris Watson, etc…
L’HOMME A LA CAMERA, 1929, 1h08
Film de Dziga Vertov
Ce classique du cinéma d’avant-garde russe, revu par RadioMentale, célèbre à la manière des futuristes italiens ou du film de Walter Ruttman « Berlin, Symphonie d’une grande ville », la vie quotidienne d’une grande cité soviétique, (les images ont été tournées à Odessa mais aussi à Kiev et Moscou). Cette cité moderne, ce monde industriel et urbain, ce monde de la machine et de la vitesse, est filmé à travers la caméra témoin de Dziga Vertov et de son frère Michael Kaufmann à laquelle fut laissée une totale liberté d’expression. Virevoltant aux quatre coins de la ville au rythme naturel d’une journée, L’homme à la caméra parcourt un espace quotidien qu’il transfigure et réinvente. Surimpressions, trucages, poésie et innovations visuelles se conjuguent merveilleusement dans ce chef d’œuvre historique du cinéma d’avant-garde, mis en musique par Radiomentale à l’aide de musiques électroniques (et parfois pop) signées Pole, Kelpe, Final Fantasy, Quiet, Village ou enfin Peter, Bjorn & John.
BERLIN, SYMPHONIE D’UNE GRANDE VILLE, 1927, 1h (Démo disponible)
Film de Walter Ruttman
Le chef-d’oeuvre du cinéaste et artiste allemand Ruttmann. Documentaire expérimental construit sur une structure musicale, le film présente une journée de printemps à Berlin, de l’aube au crépuscule. Il est ici mis en musique par RadioMentale dans un mix fluide et immersif, mélangeant harmonies classique, envolées ambient, fragments jazz et techno, signés Rami Khalife, Moritz Von Oswald, Prefuse 73, Trentemöller, Tied & Tickled Trio ou Booka Shade.
DECASIA – The State of Decay, 2004, 1h07 (Démo disponible)
Film de Bill Morrison (2004 – 67 mn)
Une plongée visuelle, plastique et sensible au cœur de notre mémoire et des images oubliées du début du 20e siècle.
« Arrivé au cinéma par le détour de la peinture, c’est en plasticien que Bill Morrison envisage son travail cinématographique. Depuis le début des années 90, il poursuit, souvent en collaboration avec le Ridge Theater de New York, la Fabrica en Italie, ou avec des compositeurs-musiciens (Michael Gordon, Bill Frisell, Basel Sinfonietta), une œuvre singulière qui exploite, entre autre, les textures et les qualités poétiques de la pellicule détériorée, créant une fusion des images et des sons fantomatique et hypnotique. Morrison propose une recherche troublante sur le sens de l’histoire et de la mémoire des images, et sur l’impact de l’image en mouvement sur nos sens. Ses « films d’archives », tout particulièrement, appellent une réflexion sur la «mémoire de la pellicule » qui, en se décomposant superbement, révèle l’importance de sa préservation… et du temps propre au cinéma ».
Porté à l’origine par la musique de Michael Gordon, le duo de DJ et d’artistes sonores RadioMentale s’empare de ce classique du cinéma plastique et expérimental, lui apportant une nouvelle dimension musicale, grâce à ses propres collages et montages sonores et titres signés Autechre, Thomas Brinkmann, Godspeed You! Black Emperor, Rechenzentrum, Brian Eno & Harold Budd, Michaela Melian ou Monolake.
En savoir plus sur le film de Bill Morrison :
http://www.decasia.com
http://www.horschamp.qc.ca/article.php3?id_article=138
http://contrechamp.kaywa.com/cin233ma/les_images_meurent_aussi.html
Menace Néanderthale : une installation-performance-mix audiovisuel de Radiomentale et Pierre La Police (2011, 90′)
Le duo de DJ’s et de créateurs sonores Radiomentale, et l’artiste Pierre La Police, proposent une adaptation de leur album « Traumavision » (2010/label Stembogen), sous la forme d’une installation/performance multi-écran.
Traumavision, le CD, est un gigantesque collage sonore cinématographique, composé de dialogues extraits de films de séries B, de séries Z et de classiques d’un cinéma de genre souvent méprisé par l’histoire du cinéma. Catcheur mexicain («Santo»), super-héros italien («Flashman»), cannibales, zombies, monstres en tout genre (Godzilla), savants fous, robots menaçants et autres personnages loufoques se mélangent et dialoguent entre eux, créant une bande-son irréelle et absurde. Une certaine narration improbable surgit au fur et à mesure de ce collage de voix, auquel vient se mêler une bande-son musicale électronique, évoquant l’univers du cinéma d’horreur, du suspense et du thriller. Les trois artistes ont adapté cet album CD pour la scène, sous la forme d’une installation performance et d’un film multi-écran sonorisé en live par Radiomentale, reprenant les scènes cultes des films qui ont inspiré Traumavision, comme Attention au Blob, Les monstres de la mer, Yéti, le géant d’un autre monde, Santo contre le trésor de Dracula, Les trois fantastiques Supermen ou encore La terreur des zombies. La bande-son musicale de la performance, d’inspiration électro et pop, aux sonorités 80’s et synthétiques, reprend des titres signés Goblin, Zombie Zombie, Barry De Vorzon ou Sebastian & Mr Oizo.
FILMS MUETS CLASSIQUES
METROPOLIS de Fritz Lang, 1927, 140’, muet. (Démo disponible) : RadioMentale revisite la nouvelle version 2011, restaurée et quasi complète du célèbre « Metropolis » de Fritz Lang avec une bande-son composée entre musique électronique et contemporaine, collages sonores et sonorités classiques. De l’électronique de Brian Eno, Moritz Von Oswald ou Stefan Goldmann, en passant par les orchestrations classiques de Maxence Cyrin, Jonny Greenwood, Toru Takemitsu ou Alexandre Desplat, le duo de DJ et d’artistes sonore apporte au plus célèbre des films de science fiction, une atmosphère unique, à la fois futuriste, onirique et chargée d’une grande émotion.
AU BONHEUR DES DAMES de Julien Duvivier (1929, 1h25, muet, France) de Julien Duvivier, avec Dita Parlo, Pierre de Guingand, Germaine Rouer.
L’essor des grands magasins au 20e siècle, à travers l’histoire d’une orpheline qui monte à Paris pour travailler chez son oncle marchand de draps, transposée dans le Paris de la fin des années 1920. Au bonheur des dames (1929) est le dernier film muet réalisé par Julien Duvivier. Il fait l’objet aujourd’hui d’une très belle restauration par la Cinémathèque française et Lobster Films.
C’est l’un des sommets du réalisateur français, qui bénéficie ici de moyens considérables pour adapter le roman d’Emile Zola. Impressionnant de virtuosité et de composition visuelle, d’une invention de chaque instant dans sa mise en scène, capable de combiner la force des productions hollywoodiennes, soviétiques et expressionnistes, Au bonheur des dames regorge aussi de moments intimistes, drôles et mêmes érotiques.
Le film doit beaucoup au charme irrésistible de Dita Parlo. À la fois sensuelle et innocente, toujours émouvante, la jeune actrice allemande, ici à l’orée de sa carrière, allait devenir une vedette populaire des deux côtés du Rhin, et participer à deux autres chefs-d’œuvre du cinéma français, L’Atalante de Jean Vigo et La Grande Illusion de Jean Renoir.
Dans ce nouveau cinémix, le DJ et créateur sonore Jean-Yves Leloup poursuit son travail entamé il y a une quinzaine d’année avec le duo Radiomentale, autour des classiques du cinéma muet. Il mêle dans sa bande-son malicieuse et érudite (Jean-Philippe Goude, Grandbrothers, Aphex Twin, Nicola Piovani, René Aubry, Balanescu Quartet, Barbara Carlotti, JB Dunckel, Ricardo Villalobos, Vanessa Wagner & Murcof, Jonathan Fitoussi…), les influences électroniques, néo-classiques et pop, s’inspirant autant du classique, de la B.O de film que du jazz. Et, tout en renouant avec une certaine tradition avant-gardiste, il parvient à créer pour chaque film sur lequel il travaille, une bande-son unique et moderniste, au service de la narration, de l’émotion et des personnages.
LES DEUX ORPHELINES de David W. Griffith, 1921, 120’, muet. (Démo disponible)
Commande du distributeur Madadayo Films
L’option choisie pour accompagner le chef d’œuvre de David Griffith, « Les Deux Orphelines », est de tourner le dos à une illustration trop fidèle. Ce mélodrame, déjà particulièrement expressif, ne nécessite pas de musique soulignant à l’extrême, chacun de ses coups de théâtre, comme c’est trop souvent le cas dans le domaine du muet. Jean-Yves Leloup et Eric Pajot ont au contraire choisi des musiques douces, à l’émotion à fleur de peau, d’inspiration et d’orchestration classique, mais résolument modernes et traitées à l’aide de l’électronique. Ces musiques atmosphériques, sobrement émouvantes et nostalgiques, au discret parfum de drame et de souffrance, viennent immerger les personnages, habiller les scènes, leur donner une touche d’émotion, permettant ainsi de s’instaurer, au fil du film, une certaine distance, une élégance, une forme de pudeur. Au final, ce type de traitement renforce la modernité du cinéma de Griffith, plutôt que de le célébrer comme une pièce historique et désuète du patrimoine cinématographique.
Se côtoient donc sur cette bande-son à la fois moderne et intemporelle, certains compositeurs contemporains (Philip Glass), de nombreux jeunes musiciens mélangeant approche classique et électronique (Deaf Center, François Eudes Chanfrault, Aphex Twin, Matt Elliott), quelques innovateurs des années 70 et 80 (Harold Budd, Roedelius, Penguin Café Orchestra), et une poignée de compositeurs de B.O. (Kimek & Rheingold, Howard Shore, Jorge Arriagada).
Conditions avantageuses de location via l’ADRC et le distributeur, Madadayo Films.
LES TROIS AGES de Edward F. Cline et Buster Keaton. 1923, 60’, muet (Démo disponible)
Commande du Festivial Itinérances d’Alès.
RadioMentale surfe ici avec invention entre références classiques, électroniques et jazz, et utilise par exemple des titres de Jon Brion (génial auteur de B.O. décalées), des productions plus orientées hip-hop comme Daedelus, MF Doom, Blindseven, DJ Wally ou Kid Koala, qui apportent un humour supplémentaire à de nombreuses scènes. Mais aussi des titres signés Gong Gong, Jonny Greenwood (membre de Radiohead) ou François de Roubaix, qui apportent un vrai renouveau aux bandes-son destinés aux comédies slapstick et muettes.
« DADAISME & SURRÉALISME », 1923-1930, muet, programme 60’ environ (Démo disponible)
Commande du festival des Musiques à l’Ecran et du festival Biomix 2006
« Le Retour à la raison », de Man Ray (1923, 2’46)
« Ballet Mécanique », de Fernand Léger (1924, 14′)
« Anémic Cinéma », de Marcel Duchamp (1926, 5′)
« Inflation » (1928, 3’40) de Hans Richter
« Ghosts Before Breakfast » (« Vormittagspuk », « Fantômes du matin ») (1927, 7′), de Hans Richter
« Zweigroschenzauber » (« Two Pence Magic », « Sorcellerie de deux sous ») (1930, 2′), de Hans Richter
« Filmstudie » (« Les yeux flottants ») (1926,3’40’’), de Hans Richter
« Everything Turns » (« Alles dreht sich », « Tout tourne ») (1929, 3′)
« Rennsymphonie » (« Symphonie des courses ») (1929, 5′)
« Emak Bakia » (1926, 17’) de Man Ray
« Entracte » (1924, 20’) de René Clair et Francis Picabia
Les classiques du cinéma dadaïste et surréaliste, signés Man Ray, Duchamp, Léger ou Richter, revus et corrigés par le duo RadioMentale qui signe ici une bande-son plus volontiers électronique, post-rock et expérimentale, que pour les films muets narratifs sur lesquels ils travaillent par ailleurs. Les audaces visuelles et visionnaires de ces artistes du début du 20e siècle, à la fois étranges et drolatiques, sont ici mis en musique sous formes de samples et de collages sonores empruntés à des groupes et des artistes tels que Richard Devine, Leila, John Barry, Jonny Greenwood, Pan American, AtomTM, Lisa Carbon, Curd Duca, Dopplereffekt, Delia Derbyshire, A Hawk And A Hackshaw ou To Rococo Rot.
« L’AURORE» de Friedrich-Wilhelm Murnau, 90mn, 1927 (Demo disponible)
Commande du festival “Les Nuits d’Ô” de Montpellier, août 2007.
Ce chef d’œuvre de l’histoire du cinéma, à la fois drame et comédie, permet ici à RadioMentale de faire preuve d’éclectisme et de montrer qu’il est possible, tout en respectant profondément l’œuvre originale, de lui apporter relief sonore et modernité musicale. La bande-son jongle ici en effet entre les références jazz (Michel Petrucciani rémixé par Matthew Herbert, Jazzanova), le collage sonore (Ergo Phizmiz et People Like Us), quelques audaces électroniques (Dopplereffekt, Aphex Twin, Amon Tobin, Autechre) une certaine forme de romantisme pop (Final Fantasy, Flim) ainsi que quelques compositions néo-classiques (Tijuana Mon Amour Broadcasting Inc, Nico Muhly, Deaf Center, Maxence Cyrin). Cette variété de styles et d’influences, qui peut paraître au premier abord déplacée, possède toutefois une vraie cohérence. Tout en s’inspirant de la forme visuellement très inventive du film, elle permet de suivre et de souligner les émotions, nombreuses et complexes, éprouvées par les personnages, et de conférer à “L’Aurore” un richesse inédite de timbres et de textures sonores.
“QUEEN KELLY” D’Erich Von Stroheim, 100 mn, (Démo disponible)
Commande du Festival du Film de La Rochelle 2008
A l’image de leur bande-son réalisée pour “Les Deux Orphelines” de Griffith, RadioMentale signe pour ce film inachevé de Von Stroheim, à la fois comédie et mélodrame pervers, une bande-son toute en nuance, volontiers pudique, et tournant le dos à une illustration trop fidèle ou emphatique. Musiques douces à l’émotion à fleur de peau et thèmes discrètement humoristiques, le tout d’inspiration et d’orchestration classique, mais résolument modernes et traitées à l’aide de l’électronique, se succèdent dans ce film à la fois drôle, sombre et romantique, où l’on retrouve des musiques signées Bertrand Burgalat, Jon Brion, Anja Garbarek, Astrid, Yasushi Yoshida, Maxence Cyrin, Hans-Joachim Roedelius & Tim Story, ainsi que les propres compositions de RadioMentale et d’Eric Pajot.
« LE MECANO DE LA GENERAL» de Buster Keaton, 1927, 94mn : Le conducteur de train Johnnie Gray a deux passions dans sa vie : sa fiancée Annabelle Lee pour laquelle il est prêt à tout, et sa locomotive. La guerre de sécession est déclarée et pour montrer son courage à sa fiancée, Johnnie s’engage dans l’armée sudiste qui hélas refuse son engagement, le trouvant plus utile comme conducteur de train… Monument de l’histoire du cinéma muet, le chef-d’œuvre de Buster Keaton est ici mis en musique par le duo de DJs, Radiomentale, qui s’amuse, à l’aide de titres électroniques (Vitalic, Todd Terje), hip-hop (Jules Chaz), pop (Calexico), de musique de film (Ennio Morricone) et néo-classique (Jean-Philippe Goude), à donner corps aux folles inventions visuelles du film. L’occasion de redécouvrir une œuvre désopilante où le clown triste, héros involontaire des chemins de fer américains, lutte héroïquement, sur fond de guerre de Sécession.
« CHARLOT FESTIVAL : The Rink ; The Immigrant ; The Policeman», 3 courts-métrages restaurés de Charlie Chaplin en numérique 2K, USA – 1917 – 76 minutes – Noir & Blanc : « Charlot Festival » présente trois courts-métrages, mettant en scène… Charlot. « Charlot Patine » : Charlot a trouvé un emploi de serveur dans un restaurant. Mais pendant le service du déjeuner, rien ne va se passer comme prévu et Charlot risque va patiner. Glissades, chutes, jets de plateaux, et surtout du rire. « Charlot Policeman » : Charlot est tellement désargenté qu’il en est réduit à vagabonder de ville en ville et à commettre de menus larcins pour survivre. Un jeune missionnaire s’emploie à le sortir de sa misère et le fait embaucher comme policier. Charlot va devoir rétablir l’ordre et la sécurité dans le quartier le plus dangereux de la ville. « Charlot Emigrant » : embarqué sur un bateau pour New York, Charlot rencontre une jeune femme. Elle est riche, et il est pauvre. Arrivés à destination, ils pensent ne jamais se revoir. Mais le destin en a décidé autrement en mettant sur la route de Charlot une pièce de monnaie. Il va pouvoir faire un bon repas dans le même restaurant que sa nouvelle amie.
Les trois plus beaux (et les trois plus drôles) courts-métrages de Chaplin sont mis en musique e, 2015 par Jean-Yves Leloup de Radiomentale, qui s’amuse, à l’aide de titres signés Pascal Comelade, Tipper, Aphex Twin, Jean-Philippe Goude ou Ennio Morricone, à donner corps aux folles inventions visuelles du film, entre électro, pop, trip-hop et musique de film.
« LES AVENTURES DU PRINCE AHMED» de Lotte Reiniger, 90mn, 1926 : En 1926, onze ans avant que Walt Disney n’impose l’idée qu’il avait réalisé, avec Blanche-Neige le premier long métrage d’animation, Lotte Reiniger terminait en Allemagne un film d’une heure et sept minutes réalisé en papier découpé. Inspiré des contes des Mille et Une Nuits, Les Aventures du prince Ahmed est le premier long métrage d’animation européen, et le deuxième de toute l’histoire du cinéma. Le film se déploie comme un théâtre d’ombres chinoises raffinées foisonnant de détails, de robes en dentelle, de moucharabiehs, de dragons qui propulsent le spectateur dans un ailleurs merveilleux où les climats visuels varient de l’abstraction géométrique à l’expressionnisme.
Pour donner corps à cette esthétique du conte et du merveilleux, les Radiomentale ont choisi des titres de Philip Glass, Jon Brooks, Jun Miyake, General Elektriks, David Byrne, Jean-Philippe Goude, Joe Hisaishi, François Bayle, Peter Bjørn and John, Hector Zazou, Mulatu Astatke ou encore le Penguin Café Orchestra. Mélangeant l’électronique, la musique de film, le néo-classique ou la musique concrète, les mix et les collages sonores de Jean-Yves Leloup et Eric Pajot apportent une dimension plus féérique encore au chef d’œuvre de Lotte Reiniger.
« The Lodger» d’Alfred Hitchcock, 74mn, 1927
Pour “The Lodger” d’Alfred Hitchcock, Radiomentale a choisi de jouer avec les genres musicaux et les références cinématographiques, mélangeant dans sa bande-son des titres rares d’Ennio Morricone ou Armando Trovajoli, des pièces néo-classiques des compositeurs Jean-Philippe Goude et Barry Adamson, ainsi que des titres électroniques signées Aphex Twin, Christian Fennesz et Lena. Cet alliage de sons classiques et synthétiques, de tonalités acoustiques et de textures sonores volontiers avant-gardistes, créent une atmosphère envoûtante et mystérieuse qui sied à merveille à l’univers d’Alfred Hitchcock.
« Blackmail » d’Alfred Hitchcock, 75 mn, 1929
Un jeune policier, Frank, est marié avec Alice. Celle-ci, après avoir flirté avec un peintre, repousse ses avances et finit par le tuer avec un couteau à pain. Un passant, Tracy, voit sortir Alice de chez le peintre et décide de la faire chanter avec un gant trouvé sur les lieux du crime…
Comme pour “The Lodger” (1927) du même Alfred Hitchcock, Radiomentale a choisi de jouer avec les genres musicaux et les références cinématographiques, mélangeant dans sa bande-son des pièces néo-classiques, des fragments de jazz et des titres électroniques aux tonalités mystérieuses. Cet alliage de sons classiques et synthétiques, de tonalités acoustiques et de textures sonores volontiers avant-gardistes, créent une atmosphère envoûtante et mystérieuse qui sied à merveille au premier véritable chef d’œuvre d’Hitchock, un film angoissant et amoral, et à la plastique quasi expressionniste, basé sur un savant jeu d’ombres et d’images obsessionnelles.
Au-delà de l’innovation visuelle dont le film fait preuve, on y découvre des éléments qui seront la marque du style de l’auteur, dès la scène du meurtre – un gros plan sur l’arme du crime, l’importance soulignée des mains, les images mises en parallèle –, et jusqu’au morceau de bravoure qui préfigure le final de La Mort Aux Trousses : la course poursuite sur le dôme du British Museum.
Fantômas (À l’ombre de la guillotine) (1913, 54mn) de Louis Feuillade
Fantômas, le génie du crime et roi du cambriolage, fait régner la terreur sur Paris. Malgré la surveillance de la police, il vole l’argent et les bijoux de la princesse Danidoff. Peu après, l’inspecteur Juve mène l’enquête sur la disparition de Lord Beltham. Aidé par le journaliste Fandor, il découvre que Lord Beltham est mort et que Lady Beltham est la maîtresse et complice de Fantômas. C’est le début d’une folle aventure policière aux multiples rebondissements… Un des grands classiques du cinéma français muet, tourné dans un Paris aujourd’hui disparu… À l’aide de musiques composées par Fred Pallem, Tomasz Stanko, Broadcast, Péter Eötvös, Ennio Morricone, Nico Muhly, The Rachel’s ou Cliff Martinez, puisant dans le registre du jazz, de l’électro, de la musique de film ou du contemporain, Radiomentale apporte une atmosphère de mystère, de tension, d’étrange et parfois de fantaisie à ce classique de Louis Feuillade.
« Juve contre Fantômas » de Louis Feuillade, 1913, 62mn (démo disponible)
Catastrophe du Simplon Express provoquée par Fantômas, bataille dans les tonneaux des pinardiers du quai de Bercy, Juve aux prises avec un python géant, explosion de la villa de Lady Beltham… Fantômas se déchaîne. Cet épisode, riche en péripéties, illustre particulièrement la vitesse de narration propre au style de Feuillade et l’accumulation fantaisiste de situations qui frôlent le surréalisme.
À l’aide de musiques composées par Daniel Pemberton, Sebastian, Jerry Goldsmith, Brian Eno, Martial Solal ou Ruyichi Sakamoto, puisant dans le registre du jazz, de la musique de film, du classique ou du contemporain, les deux DJ de Radiomentale apportent une atmosphère de mystère, de tension, d’étrange et parfois de fantaisie à ce classique de Louis Feuillade.
« Nosferatu » de Friedrich Wilhelm Murnau, 1922, 94mn (démo disponible)
L’adaptation du célèbre roman de Bram Stoker par le cinéaste allemand, mis en musique par Eric Pajot de Radiomentale. Une nouvelle création de l’été 2011, où l’on retrouve des titres électroniques, atmosphériques et néo-classiques, signés Max Richter, Hans-Joachim Roedelius, John Roberts, Akiko Kiyama, Agoria ou DJ Spooky, apportant un nouveau souffle de mystère, d’étrange et de tension à ce chef d’œuvre expressionniste.
FILM PARLANT VERSION 3 ÉCRANS.
« GERRY » de Gus Van Sant, 2002, 103’ (Démo disponible)
Commande de La Cartonnerie de Reims, création 2006. Au-dela des cinémixes qui ont fait leur réputation, Jean-Yves Leloup et Eric Pajot de RadioMentale se sont ici littéralement emparés du film culte de Gus Van Sant pour se l’approprier tant de façon visuelle que sonore, et le projeter sur trois écrans panoramiques et remixer entièrement sa bande-son. Sur l’écran central, le film est présenté avec sa continuité narrative et visuelle d’origine. Sur les deux écrans latéraux, apparaît un nouveau montage du film, qui vient, grâce à des jeux de symétrie avec l’écran central, renforce la puissance visuelle de « Gerry ». Ajouté à cela, RadioMentale a entièrement réorchestré la bande-son, y ajoutant nouvelles musiques (Squarepusher, Robert Henke, Pan American, Senking, Tlon…), textures et effets sonores, venant parfaitement se mélanger aux dialogues du film. Au final, le travail de Radiomentale pousse plus loin encore celui de Gus Van Sant, jouant sur les effets sensoriels de perte et d’hypnose, d’espace et de territoires, et tentant de conférer au chef d’œuvre de l’Américain une puissance immersive accrue.
FILMS PARLANTS
« VIDEODROME » de David Cronenberg, 1983, 98’
Le patron d’une petite chaîne érotique sur le câble capte par hasard un mystérieux programme-pirate dénommé Vidéodrome, qui met en scène tortures et sévices sexuels. Son visionnage provoque peu à peu des hallucinations et autres altérations physiques. La frontière entre réalité et univers télévisuel devient bien mince, et la folie guette…
Les longs-métrages remixés par Radiomentale possèdent souvent des thématiques communes (le rêve éveillé, l’hallucination, l’hypnose, la question de la perception), qui permettent au duo de DJs de déréaliser le film, et de travailler plus encore l’imaginaire du spectateur.
RadioMentale apporte ainsi au film culte de David Cronenberg une nouvelle dimension sonore et électronique, plus hypnotique et immersive, grâce à des titres issus du domaine de l’ambient, de l’électro et de l’electronica, notamment une grande partie de titres personnels.
« ELEMENT OF CRIME » de Lars Von Trier, 1985, 100’
Un psychanalyste tente de faire revivre à l’inspecteur Fischer les événements qui l’ont traumatisé. Dans une Europe délabrée et apocalyptique, celui-ci mène une enquête sur des crimes atroces, et décide d’appliquer la théorie de son mentor : un policier doit s’identifier à l’auteur du crime s’il veut espérer l’élucider.
D’une beauté visuelle à couper le souffle, situé dans un futur incertain, le premier chapitre de la triologie européenne du cinéaste danois (suivi de « Epidemic » et « Europa »), s’inspire à la fois de la science-fiction et du cinéma expressionniste de Fritz Lang.
Matériau idéal pour le duo RadioMentale, ce film leur permet de créer une bande-son étrange et fantastique, privilégiant les effets de rêverie, d’hypnose et d’apesanteur.
« GHOST DOG » de Jim Jarmush, 1999, 116
Commande du Festival Black Revolution de St Denis, 2009
Les deux DJs et artistes sonores de RadioMentale, remixent le film de Jim Jarmush et sa fameuse B.O. composée par RZA, en version électronique, alternant les plages dubstep, dub, breaks & ambient. Grâce à des titres de Kelpe, Miwon,Trentemøller, Burial ou Shackleton, Jean-Yves Leloup et Eric Pajot apportent une dimension à la fois plus sombre et éthérée à ce polar rêveur et décalé, qui met en scène le personnage de Ghost Dog, tueur à gages noir, issu du ghetto, obéissant au code du samouraï et travaillant pour la mafia italo-américaine.
« BLOW UP » de Michelangelo Antonioni, 1966, 106’ (Démo disponible)
L’un des chefs d’œuvre d’Antonioni qui, à partir d’une trame policière, vire au conte philosophique. À l’aide de sa bande-son sixties, électro-acoustique et électronique (Jonny Trunk, Pierre Henry, Curd Duca, Rioji Ikeda, Can,…), RadioMentale vient donner une nouvelle ampleur à la bande-son du film. Le duo de DJs accentue son atmosphère étrange et incertaine, souligne certains gestes, certains plans, confère une nouvelle dimension à certaines scènes, et joue, chez le spectateur, avec sa perception du temps et de l’espace.
« DONNIE DARKO » de Richard Kelly, 2001, 112’ (Démo disponible)
Le film-culte, et le premier film du jeune cinéaste surdoué, Richard Kelly. Entre le cinéma fantastique, un certain surréalisme gothique et le film d’ado, « Donnie Darko » est l’un des films les plus atypiques, surprenants et réussis, de la nouvelle école hollywoodienne. Se déroulant durant les année 80, Kelly se permet d’utiliser, avec humour et nostalgie, toute une série de tubes de l’époque (Joy Division, The Waterboys, Tears For Fears, The Church, Echo & The Bunnymen).
En version cinémix, RadioMentale emporte le film plus loin encore, dans une atmosphère entre rock, électro & electronica (Boards of Canada, LFO, Biosphere, Martin Gore…).
« CURE » de Kiyoshi Kurosawa, 1997, 1h50 (Démo disponible)
Un officier de police, Takabe, enquête sur une série de meurtres dont les victimes sont retrouvées avec une croix gravée dans le cou. Un jour, un jeune vagabond est arrêté près de l’endroit ou a été retrouvé le dernier corps. Il est vite identifié comme un ancien étudiant en psychologie, devenu fou et ayant d’inquiétants pouvoirs hypnotiques, lui permettant de pousser des gens à commettre des actes criminels..
Un chef d’œuvre moderne du fantastique et de l’étrange, dont le thème central de l’hypnose permet au duo RadioMentale de travailler l’imaginaire du spectateur grâce à la création d’une bande sonore continue et hypnotique, proche du sound-design.
« KAÏRO » de Kiyoshi Kurosawa, 2001, 1h50
Taguchi, un jeune informaticien, est retrouvé pendu dans son appartement. Sous le choc, ses collègues cherchent à en savoir plus sur ce suicide inexplicable. La victime a laissé un mystérieux message contenu dans une simple disquette. De toute évidence, celle-ci recèle un virus qui contamine ses utilisateurs et a de graves répercussions sur leur comportement. A Tokyo, l’inquiétude grandit au fur et à mesure que le virus se propage à travers les réseaux informatiques. Des petits groupes de jeunes gens tentent de résister, tandis que les disparitions se multiplient.
Après « Cure », RadioMentale s’attaque de nouveau à l’un des classiques du fantastique de Kurosawa, entre le film de fantôme asiatique, la science-fiction et le cinéma d’anticipation seventies.
« PULSIONS » de Brian De Palma, 1981, 1h46 (Démo disponible)
Une jeune femme à la vie sexuelle perturbée consulte un psychiatre. A la suite de cette entrevue, elle passe la nuit avec un inconnu rencontré dans un musée. Le lendemain, elle se fait assassiner par une mystérieuse blonde. Une call-girl qui a assisté au drame est traquée par la meurtrière…
Ce thriller, parmi les plus culte de Brian De Palma, offre une variation sur « Psychose » et « Vertigo » d’Alfred Hitchcock, à travers une intrigue mêlant érotisme et suspense. De Palma est à son apogée, conjuguant mouvements de caméra chorégraphiés, séquences muettes et lumière irréelle. Un cinéma en forme de rêve et de ballet, remixé ici en direct par les deux DJs et artistes sonores de RadioMentale, qui apportent à ce film une nouvelle dimension sexy et sensuelle, étrange et inquiétante, avec des musiques signées Arpanet, Loscil, Biosphere, Lusine, Aphex Twin…
« GERRY » de Gus Van Sant, 2002, 103’ (Démo disponible)
RadioMentale a entièrement réorchestré la bande-son du film-expérience de Gus Van Sant, y ajoutant nouvelles musiques (Squarepusher, Robert Henke, Pan American, Senking, Tlon…), textures et effets sonores, venant parfaitement se mélanger aux dialogues du film. Au final, le travail de Radiomentale pousse plus loin encore celui de Gus Van Sant, jouant sur les effets sensoriels de perte et d’hypnose, d’espace et de territoires, et tentant de conférer au chef d’œuvre de l’Américain une puissance immersive accrue.
« DUEL» de Steven Spielberg, 1971, 92’
RadioMentale apporte au premier long-métrage de Steven Spielberg une nouvelle énergie, basée sur des titres électroniques et rock aux sonorités vintages et puissantes, tout en travaillant particulièrement sur l’atmosphère étrange et iréelle de ce road-movie fantastique. Sonorités en apensanteur, collages électroniques et textures de guitares électriques viennent par ailleurs renforcer les climats distillés par le cinéaste américain. Musiques de : Justice, Biosphere, Photek, Padded Cell, Prefuse 73, Rechenzentrum, Murcof, Death In Vegas…